J’aimerais pouvoir dire que tout est derrière moi. Que mes silences arrachés, mes mots criés, m’ont libérée de lui. Mais la vérité est plus nuancée, plus complexe. L’amour, même dans ses formes les plus toxiques, ne s’efface pas en un instant.

J’ai longtemps cru en cet amour.

Mon regard, c’est la seule vérité que je possède, la lumière dans mes silences. À travers lui, je dévoile tout ce que les mots ne savent pas dire, ces émotions profondes qui m'habitent, ces tourments silencieux et ces espoirs fragiles. Il est une fenêtre ouverte sur mon âme, un livre où se mêlent mes doutes et mes certitudes. Chaque reflet dans mes yeux raconte une histoire, la mienne, celle que je découvre jour après jour, avec une force que je ne croyais pas avoir. Ce regard, c’est ma manière de lire l’autre, de comprendre ce monde complexe, et de me comprendre moi-même. Ici, dans cet instant capturé, c’est tout ce que je suis : à la fois forte et brisée, vulnérable et entière. À travers ce regard, c’est une invitation à ressentir, à se reconnaître, à se connecter à ce que nous partageons tous, au-delà des mots.

La Ciotat, un lieu chargé d’histoire pour moi, où je me suis souvent retrouvée pour reprendre souffle. Ce port, ces reflets, cet instant, ils m'ont apporté un moment de paix dans une tempête intérieure. À l’époque, je me débattais avec des décisions difficiles, des doutes, mais en voyant ces reflets sur l’eau, j’ai trouvé un petit éclat d’espoir, comme si la beauté de ce lieu me soufflait doucement que tout irait bien.

Dans le silence qui s’étire, un monde se consume doucement. La fumée de la cigarette se mêle aux ombres, emportant avec elle des éclats de souvenirs, des fragments de moi que je laisse partir. Cette photo, c’est cet instant fugace entre le dernier souffle et le premier doute, entre force et fragilité. Elle raconte une histoire que les mots peinent à dire, une histoire que seul un regard attentif peut saisir dans les cendres qui s’évanouissent.

Alignées sur la barrière en bois, ces planches de surf colorées attendent. Immobiles, elles semblent prêtes à s’élancer, comme si l’air retenait son souffle avant le départ. Sous le soleil éclatant, leurs couleurs vives tranchent avec la douceur du sable doré, ajoutant à la scène une simplicité presque parfaite, un instant suspendu.

Il est des présences qui marquent une vie, des petites âmes qui, dès le premier jour, deviennent les gardiennes de nos blessures et les témoins silencieux de nos victoires.

Noël est devenu pour moi bien plus qu’une période festive ; c’est un moment où je m’autorise enfin à être pleinement moi, à dévoiler cette sensibilité que j’ai appris à accepter.

Sur ce ponton qui semble se perdre dans l'infini, je me tiens seule, face à mes doutes, face à ce chemin que je dois encore tracer. Le coucher du soleil effleure l’eau d’une lumière douce, une lueur que je ne parviens pas encore à regarder pleinement. C’est là, au bord de cette lumière que je ne sais atteindre, que je prends conscience de l’importance de celle qui m’accompagne, invisible mais essentielle, dans cette quête de moi-même.

Jour après jour, notre complicité s’est tissée, patiemment, pour devenir ce lien unique et essentiel qui éclaire ma vie. Elle n’est pas qu’un simple animal de compagnie. Noisette est cette présence qui s’est imposée naturellement, doucement, jusqu’à devenir ma troisième jambe : celle qui m’aide à avancer lorsque mes pas vacillent, celle qui me donne envie de savourer chaque instant, même les plus simples.

Face à la Méditerranée, je contemple le souffle éternel des vagues qui viennent s’échouer, comme une respiration lente et profonde qui caresse le rivage. Chaque rouleau, dans sa course, porte avec lui le poids du monde, se déploie, s’écrase, puis s’évanouit, laissant derrière lui une empreinte éphémère. C’est une promesse de renouveau mêlée à un rappel brutal de l’impermanence. Ici, sur cette plage, l’écho des vagues semble murmurer une histoire ancienne, celle d’un cycle infini où la vie avance, trébuche, et se relève sans jamais s’arrêter.

« Ma grenouille »

Elle n’est pas qu’une voiture. Elle est le miroir d’une rencontre. Une complicité née sans bruit, un échange entre deux âmes qui n’avaient pas besoin de mots pour se comprendre. J’étais adolescente quand maman l’a choisi, et lui, discret et solide, est entré dans nos vies comme une évidence. Nos histoires, nos peines et nos manques se sont trouvés, puis se sont tus dans une pudeur qui nous ressemble, laissant place à une relation faite de respect et de non-dits.