Face à la Méditerranée, je contemple le souffle éternel des vagues qui viennent s’échouer, comme une respiration lente et profonde qui caresse le rivage. Chaque rouleau, dans sa course, porte avec lui le poids du monde, se déploie, s’écrase, puis s’évanouit, laissant derrière lui une empreinte éphémère. C’est une promesse de renouveau mêlée à un rappel brutal de l’impermanence. Ici, sur cette plage, l’écho des vagues semble murmurer une histoire ancienne, celle d’un cycle infini où la vie avance, trébuche, et se relève sans jamais s’arrêter.
Je me perds dans cette danse hypnotique, questionnant ce que la mer cherche à m’apprendre. Cette éternité mouvante me renvoie à mes propres chutes, à mes propres renaissances. Est-ce dans cette répétition que réside la beauté de l’existence ? Une succession de hauts et de bas, de lumière et d’ombre, qui nous forge, nous pousse à nous relever, sans cesse. Et si la Méditerranée, dans ses vagues, portait en elle une réponse silencieuse, celle d’accepter ce que l’on ne peut changer, et de trouver, dans chaque ressac, la force de continuer.
Je me demande, face à cette danse, si ma propre vie est vouée à ce même cycle: Est-ce cela, la nature de l’existence ? Une succession de marées, des instants de lumière où tout brille, puis des ombres qui emportent ce que l’on croyait éternel ?
Dans ce reflet qui vacille sur l’eau, j’entrevois mes propres doutes, mes propres espoirs, et cette question qui flotte, suspendue : pourquoi se relever, si la prochaine vague doit encore m’emporter ? Peut-être que l’intérêt n’est pas dans la réponse, mais dans le choix de continuer, de puiser ma force dans cette répétition, de trouver la beauté dans chaque rouleau de vie qui, en s’écrasant, révèle un nouveau départ.
Alors, je reste là, bercée par ce mélange de tristesse et d’espoir, laissant la Méditerranée emporter mes doutes pour qu’à chaque vague, elle me rende un peu de paix. Car tant que la mer recommencera, moi aussi, je choisirai de me relever, comme elle, dans un éternel retour à la vie.
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